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Au XIX ème siècle, les fruits et les légumes étaient peu présents dans l'alimentation a cause du manque d'eau

Peyresq - Histoire

Dernières péripéties administratives

En 1956, Joseph Imbert (déjà maire du village pendant la deuxième guerre mondiale), atteint par la limite d'âge, dut abandonner ses responsabilités communales à Simon Giraud. Il accueillit, toutefois, les premiers estivants belges et leur apporta un énorme soutien. Il fit des emprunts pour l'électrification du village et le pompage de l'eau du Ray. Son successeur participa pendant 11 ans au renouveau du village mais il s'opposa aux conseillers communaux (représentant chacun une famille du village) et démissionna en 1967. Un sous-préfet promit alors une aide substantielle si la commune de Peyresq consentait à s'associer avec la commune voisine de La Colle Saint-Michel. Ce fut la fin de Peyresq en tant que communauté autonome. Devant son impuissance à s'opposer aux pressions de ce représentant de la République, le conseil municipal dut céder et la nouvelle commune prit pour nom Saint Michel-Peyresq. Pour information, on attend encore à ce jour l'aide promise par le sous-préfet !

En 1974, la mode du rapprochement des communes sévissant toujours, la nouvelle commune de Saint Michel-Peyresq fut rattachée contre son gré, une fois de plus, à la commune de Thorame-Haute et au canton de Colmars-les-Alpes. Celui-ci ne relève pourtant ni de la même région géographique (il est orienté vers le Verdon tandis que Peyresq et la Colle sont orientés vers le Var) ni de la même tradition historique. Aujourd'hui, Peyresq n'a plus aucune attache administrative avec la vallée du Var; le village étant devenu un hameau de la commune de Thorame-Haute.

Les pionniers

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A gauche : Toine Smets, à droite : Georges Lambeau

Maidon de l'UAE
(Photo Cécile Colin, été 1998)

Georges Lambeau (1913-1973) fut le directeur de l'Académie des Beaux-Arts de Namur. Convaincu de la nécessité pour les artistes de se tremper une fois par an dans un climat vivifiant au sein de beautés naturelles, il a exploré le Tarn, puis l'arrière pays niçois. En 1952, il a le coup de foudre pour Peyresq. De retour en Belgique, il écrit au maire (une famille lui vend l’actuelle maison de l’UAE) et communique son enthousiasme à son ami Toine Smets qu'il a rencontré au service militaire. Professeur de droit, sportif, très actif dans les cercles d'étudiants, Toine Smets (1913-1972), découvre Peyresq en 1953, s'enthousiasme et promet son aide financière. D’emblée, il imagine un village d'étudiant-e-s. Début 1954, Lucien et Jeanne Jacquet (qui a été à l’université avec Toine Smets) rejoignent l'aventure. Le 25 juin 1954, ils fondent l'asbl Pro Peyresq (Moniteur du 3 juillet 1954) qui fut reconnue en France le 3 février 1956 (journal officiel). Toine Smets en est président, Jeanne Jacquet secrétaire générale. A ce moment, Toine Smets écrit une note sur Peyresq qui évoque l'idéal de ses fondateurs. Le but est d’apprendre à de jeunes intellectuel-le-s le travail manuel et la vie en groupe et de favoriser les échanges internationaux (en faisant appel à des étudiant-e-s et des chercheurs-euses de pays étrangers). Ainsi, dès juillet 1954, Georges Lambeau emmène sa famille et une quinzaine de jeunes et de professeurs de l'Académie des Beaux-Arts de Namur effectuer les premiers travaux de nettoyage et de reconstruction. Toine Smets chercha, de son côté, à intéresser des institutions individuelles et des entreprises pour avoir de l'aide financière. Ainsi, l’UAE (Union des Anciens Etudiantes de l'ULB) s’engagea à soutenir Pro Peyresq en créant des bourses de séjour pour étudiant-e-s. Cela entraîna d’abord les étudiant-e-s de Bruxelles, puis de Mons, de Gembloux, de Liège, l’association des Tables Rondes et le cercle Thyl Uylenspiegel à venir rebâtir Peyresq. Peyresq a toujours exercé un énorme attrait sur les jeunes : sa situation climatique, sa flore, son climat, les randonnées, en font un endroit inoubliable.

La reconstruction

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Reconstruction de la place (1954)
(voir Références)

Reconstruction de "Saint-Exupéry" (1954)
(voir Références)

Les deux figures marquantes de la reconstruction furent Pierre Lamby (architecte de talent qui a redessiné les plans d'urbanisme de Peyresq) et René Simon (entrepreneur local qui a montré un grand enthousisame pour la reconstruction; il est décédé en août 1995 lors de manoeuvres sur l'héliport). Gilbert, son assistant, a également toujours fait preuve d'un énorme dévouement pour Peyresq.

En 1953, 16% des maisons étaient en ruines (dans la Cour des Métiers surtout), 40% étaient à restaurer et 24% (principalement situées dans le haut du village) étaient habitables. Il y avait en tout 53 maisons.

En 3 ans, on entame les gros travaux, on installe l'électricité, on pompe l'eau de la source du Ray (jusqu'au réservoir de la source Bastourel) et la route est goudronnée.

Pro Peyresq acquiert des maisons ou ruines qu'elle cède à des associations issues de grandes écoles, d'académies ou de groupements philanthropiques représentés au sein de l'association. Quelques bâtisses resteront ou deviendront propriétés individuelles.

En 25 ans, ce sont des milliers de jeunes qui vont se succéder pour reconstruire Peyresq au cours de vacances actives en respectant les matériaux d’origine (pierre, toits de mélèze) ainsi que les plans redessinés par Lamby. Une trentaine de maisons vont être rebâties, permettant d'accueillir plus de 120 personnes. Leurs noms évoquent d'anciens écrivains, humanistes, savants ou artistes tels que Rops, Socrate, Archimède, da Vinci, Alain, etc… La plus grande maison porte le nom de l'ancien seigneur du village : Fabri de Peyresq. Un regret, toutefois: pour un village qui se dit et se veut humaniste, il est dommage qu'aucune maison ne porte le nom d'une femme !!!

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Maison Fabri de Peiresc
(Photo F. Milis, hiver 1998-1999)

La Cour des Métiers
(Photo Frédéric Milis, hiver 1998-1999)

En 1963, la Faculté Polytechnique de Mons débarque au village et en 1968, leur première maison, Archimède, est inaugurée. Bien plus tard, en 1994, on termine la construction d'une seconde maison, Gallilée, destinée à accueillir plutôt les anciens de la faculté. En 1967, c'est au tour de l'Université de Liège d'acheter un terrain et ses ruines.

En 1980, alors que les plus gros travaux sont clôturés, l'asbl Pro Peyresq reçoit deux prix pour son action de sauvegarde de Peyresq : la médaille Europa Nostra, décernée par la Fédération Internationale des Associations pour la sauvegarde du patrimoine culturel et naturel de l’Europe (parmi 300 candidats), et le deuxième prix du concours "Chefs d'Oeuvre en Péril" organisé par A2 et le ministère de la culture ainsi que celui de l’environnement et du cadre de vie (parmi 500 dossiers).

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La Médaille Europa Nostra
(voir Références)

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Diplôme dui concours "Chefs-d'oeuvre en péril"
(voir Références)

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M. Smets et J. Jacquet reçoivent de V. Giscard d'Estaing le prix du concours "Chefs-d'oeuvre en péril"
(voir Références)

Avec la collaboration de tous les étudiant-e-s bâtisseurs-euses qui ont rassemblé les outils et autres vestiges trouvés dans les fouilles lors de la reconstruction, un conservatoire du vieux Peyresq a été réalisé en 1980. On peut le visiter à Peyresq, à côté de la bibliothèque. La même année, un livre de Mady Smets retraçant la vie de Nicolas Claude Fabri paraît à l’occasion des 400 ans de sa naissance et des 25 ans de l'association Pro Peyresq.




Texte : Cécile Colin
Renseignements complémentaires : ccolin@ulb.ac.be


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Date de dernière mise à jour
8/07/2022